La candidature des Portiques UNESCO
Actualisé le 24 janvier 2025 de Bologna Welcome
Aucune autre ville au monde ne peut vanter une
telle variété et une telle longueur (62 kilomètres) de portiques comme
Bologne. De San Luca à Piazza Cavour, de la via Santa Caterina au Treno della Barca : c’est un
réseau architectural et urbain qui entoure notre ville et qui est unique
au monde.
Nous avons déployé des efforts constants pour
que nos portiques soient candidats au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette candidature repose sur un
travail de recherche très approfondi, tant sur le plan historique, urbain que,
surtout, social. Le portique de Bologne est en effet la maison pour tous, un
lieu de rencontre et un lieu qui protège, du soleil comme de la pluie. C’est
l’un des symboles de notre ville et le parcours de candidature
représente également un enjeu civique important car ce défi est un sentiment
partagé dans toute la ville.
Le portique de la Via Santa Caterina s’étend sur environ 140 m de la Via Ca’ Selvatica à la Via Saragozza. Au croisement avec la Via Cà Selvatica se trouve un petit édicule marial qui avait pour mission de veiller sur la vie des habitants en guise de vœu pour avoir mis fin à l’épidémie de choléra au milieu du XIXe siècle.
La Piazza Santo Stefano est dominée par la
basilique du même nom et est entourée par les portiques des immeubles bourgeois
qui lui font face et qui sont d’origine Renaissance médiévale. Dans certains
portiques, on remarque encore le mur de soutènement, comme protection pour
pouvoir se promener sans risque de trébucher, de se salir ou de rencontrer
des chevaux ou des chariots.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la via Galliera
a représenté la route d’accès au centre-ville par le nord et pour cette
raison, la noblesse de l’époque considérait que c’était un symbole de
prestige et de privilège de construire sa propre résidence ici. Les portiques
du Palazzo Ghisilardi et du Palazzo Dal Monte jouissent d’une grande renommée.
Le Conservatorio del Baraccano donne sur la via Santo Stefano avec un long portique, qui se termine par une haute voûte du XVe siècle, qui constitue un cadre urbain très singulier. Les chapiteaux du portique sont ornés de corne d’abondance, de feuilles d’acanthe, d’animaux et de chérubins accompagnés des blasons des Bentivoglio datant des origines de la construction.
L’espace situé entre la Piazza Galvani et la
Piazza Maggiore, ainsi que les portiques des Banchi et Pavaglione se
caractérise, depuis le Moyen Âge, par un système commercial urbain
extraordinaire qui n’a pas perdu sa vocation originale de cœur
commercial de Bologne, tout en continuant à développer un fort
intérêt culturel, institutionnel et de service pour la ville.
Le portique de San Luca se développe le long du versant oriental du Monte della Guardia, au sud-ouest de Bologne, et consolide le rapport sanctuaire-ville et campagne dans un tout indissociable qui résume les faits marquants de la civilisation et de la culture bolognaises. En parcourant le portique, des scénarios prospectifs s’ouvrent vers la ville et sur tout l’espace environnant. Le parcours de dévotion est rythmé par les 15 « Mystères du Rosaire ».
L’aspect actuel de via Zamboni est intimement
lié à l’histoire de Bologne, marquée par la collaboration entre la
Commune et l’institution universitaire. Le portique du Palazzo Poggi
se caractérise par l’alternance de colonnes doriques et de piliers
qui soulignent le début et la fin du portique et encadrent le portail
central.
Le parcours du portique de la Certosa se
développe au sud-ouest de Bologne et relie le cimetière monumental au
centre de la ville, grâce à la jonction avec le portique de San Luca. Le
portique néoclassique constitue un long chemin couvert, qui évoque
les anciennes routes funéraires romaines : il était en effet prévu
qu’il devienne une véritable galerie funéraire.
C’est sur la Piazza Cavour que donnent les portiques du Palazzo Guidotti, d’origine du XVIe siècle, du Palazzo Silvani, qui rappelle l’architecture florentine, et du siège de la Banque d’Italie, décorées de griffons, de centaures et de guirlandes. Sur la via Farini, le portique de la Caisse d'épargne représente au contraire un exemple important de style éclectique, aux formes grandioses et magnifiques, aptes à démontrer la richesse et le rôle social de la première institution bancaire de la Bologne moderne.
Il s’agit de l’ancien tracé de la via Emilia,
route consulaire romaine, qui, au niveau de la ville de Bononia, dévie son
parcours pour s’établir sur le decumanus maximus préexistant, aujourd’hui
via Rizzoli - Ugo Bassi. Les portiques y évoquent des époques et des styles
différents, mais l’impression est toujours celle d’une continuité, d’une
compacité qui n’est en réalité que perçue.
Le long édifice dénommé « Treno »
dans le quartier Barca illustre bien l’utilisation contemporaine du portique et
constitue le centre du quartier, tant du point de vue figuratif que de
la vie collective. L’édifice est légèrement incurvé et s’étend sur
environ 600 mètres.
Le portique du MAMbo montre que l’élément portique est une constante qui dépasse la fonction exercée par l’architecture. L’édifice passe en effet de la fonction productive, anciennement Four à Pain, à la fonction culturelle, en conservant le portique comme élément principal pour l’échange et la relation entre la ville et la société.
Virginio
Merola, ancien maire de la Ville métropolitaine et de
la Commune de Bologne de mai 2011 à octobre 2021.